Natacha LASORAK « Entre les lignes : le concept de “home” dans la littérature anglophone contemporaine du sous-continent indien »
Le jury sera composé de :
Vanessa Guignery (École Normale Supérieure de Lyon), Directrice
Fiona McCann (Université de Lille)
Marie Mianowski (Université Grenoble Alpes), Pré-rapporteure
Alexis Tadié (Sorbonne Université)
David Waterman (La Rochelle Université), Pré-rapporteur
Résumé de la thèse :
Le tournant du XXIe siècle voit s’imposer le concept de « home », à la croisée des études géographiques, philosophiques et sociologiques. D’une riche polysémie, le terme « home » désigne à la fois la maison, la ville, le pays ; il fait référence à un lieu qui peut être délimité, contesté, inventé ou investi, tant les espaces que nous habitons traversent nos imaginaires culturels. Revenant sur les avancées des approches spatiales, féministes, postcoloniales et diasporiques, ce travail de thèse se propose d’analyser les enjeux de la représentation du « home » dans la littérature anglophone contemporaine du sous-continent indien. S’appuyant sur six romans écrits entre 1980 et 2006, d’auteur·rices membres de la diaspora indienne, bangladaise et pakistanaise, il examine la façon dont se développe un sentiment d’être chez soi à toutes les échelles. Il s’agit d’abord de mettre en évidence les correspondances entre l’identité et le lieu d’habitation, qui font de ce dernier un point d’ancrage, source de nostalgie, souvent idéalisé au point que tout retour est décevant, ou impossible. Un second temps de la réflexion analyse la possibilité de reterritorialiser un autre lieu, souvent à l’étranger. Cette reterritorialisation est analysée au prisme du foyer (via les notions de « homemaking » et « making home ») mais également du quartier ou de la ville, par des pratiques d’habitation. La troisième partie examine la déterritorialisation du concept de « home » dans le monde, en en soulignant la relativité. C’est souvent par une reterritorialisation sur les personnes (dans la communauté mais aussi le corps), ou dans une forme d’« encrage » dans le récit, que les individus trouvent leur place, dans une habitation existentielle.