« Nova Reperta, page de titre »


Organisation : Elisa Andretta (CNRS-LARHRA), Michèle CLÉMENT (Université Lyon 2-IHRIM), Romain Descendre (ENS Lyon-TRIANGLE), et Monica Martinat (Université Lyon 2-LARHRA).

Discussion collective

Puisque la règle du jeu que nous nous étions donné au départ était de partir d’un objet (à la définition très variable), afin de reconstituer une sorte de « cabinet de curiosités » renaissant du XXIe siècle et interroger notions, concepts, périodisations… à partir de ces données très matérielles, voici une planche « renaissante » qui propose un jeu similaire : des objets en contexte. Il s’agit de la page de titre de la série NOVA REPERTA (dessinée par Jan Van der Straet (1587-1589), gravée probablement par Jan Collaert et publiée par Thedoor Gall vers 1590). Elle nous a été présentée par Ariane Bayle et Jérôme Laubner en juin dernier lors de la séance « Syphilis ».
Nous avons pensé qu’il serait intéressant de repartir d’une séance collective consacrée à cette planche. Chaque participant.e pourra intervenir avec sa propre lecture de la planche (ou de l’un de ses objets), ses suggestions, ses réflexions, et les soumettre à la discussion collective que nous souhaitons la plus ouverte que possible aux compétences et incompétences individuelles, spécifiques ou générales, confiant.es que cela nous fait avancer dans nos réflexions.


La « Renaissance » constitue une catégorie historiographique profondément discutée, avec des définitions peu consensuelles. Elle maintient toutefois entier son potentiel heuristique et représente un terrain exceptionnel d’expérimentation.
La culture des acteurs de cette période (du milieu du XVe aux premières décennies du XVIIe siècle) est globale, les frontières disciplinaires sont peu pertinentes. Le savant de la « Renaissance » est un individu polyvalent, ouvert à l’expérimentation et au jeu. L’approche philologique de la réalité développée en cette période, impose à la communauté savante des règles de méthode précises, mais laisse toute sa place à l’invention et à la créativité individuelle et collective. Par cette double approche, les hommes de la Renaissance font face aux défis de la contemporanéité – l’élargissement des horizons, des marchés, la crise religieuse, la découverte de la nature, des langues, des populations…. et finissent par refonder les modes d’interprétation du monde.
Notre hypothèse de travail est de faire de la « Renaissance » un laboratoire pour (re)penser l’histoire, les pratiques de recherche, le contemporain, sans oublier l’objet lui-même et la distance qui nous sépare de lui.
Pour ce faire, nous nous donnons quelques règles du jeu : chaque participant.e choisit un « objet de la Renaissance » – un objet matériel, une figure, un texte, une œuvre, un genre, une date, un événement… – sur la base de ses compétences spécifiques et le présente aux autres en expliquant les raisons de son choix. Cet « objet » sera remanié au cours de la discussion à partir des regards que les autres voudront poser sur lui.
Cette discussion permettra aussi d’enrichir avec d’autres « objets » notre cabinet de curiosités vivant, produit et habité par des hommes et des femmes du XXIe siècle et de leurs interrogations.

Séminaire « Renaissance »