Olivia COULOMB « Stases et statues : l’art de l’immobile dans le théâtre élisabéthain et jacobéen »

Membres du jury :

M. Jean-Jacques Chardin, Rapporteur, Professeur à l’Université de Strasbourg
Mme Sophie Chiari, Directrice, Professeur à l’Université Clermont Auvergne
Mme Dominique Goy-Blanquet, Rapporteur, Professeur émérite à l’Université de Picardie Jules Verne
M. Jean-Pierre Moreau, Professeur émérite à l’Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle
Mme Martine Yvernault, Professeur à l’Université de Limoges

Résumé
L’art de la statuaire à l’époque élisabéthaine et jacobéenne a subi les contrecoups de plusieurs siècles d’instabilité politique et religieuse. Cependant, l’Angleterre de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle a fait montre d’un intérêt – pour ne pas dire d’un engouement – tout particulier envers des artistes italiens et flamands célèbres pour leur approche tant artistique que théorique de la sculpture. Si maintes études ont déjà été réalisées sur la peinture et la place problématique des images dans l’Angleterre de la Réforme, peu d’études, en revanche, ont été consacrées aux images en trois dimensions et à leur impact sur le public. Mon travail de thèse s’efforce donc d’analyser le contexte politique, religieux et culturel dans lesquels s’inscrivaient les statues à l’époque, d’une part, et de définir précisément la manière dont elles apparaissaient sur la scène élisabéthaine et jacobéenne, de l’autre. Dans un premier temps, j’ai souhaité inventorier les événements historiques et les textes dans lesquels les statues ont eu une place prépondérante, sans négliger l’aspect juridique relatif à la production des images. J’ai ensuite analysé sous un angle plus littéraire des pièces majeures tirées du corpus shakespearien telles que Roméo et Juliette, Jules César, Antoine et Cléopâtre et Le conte d’hiver. En dernier lieu, j’ai cherché à mettre en lumière l’art de la stase et de la statuaire dans le théâtre jacobéen en prenant pour objets d’étude les moments d’immobilité et de pétrification des personnages dans Bussy d’Amboise de George Chapman, La duchesse d’Amalfi de John Webster, et Une partie d’échecs de Thomas Middleton. Le double objectif de cette thèse est, in fine, de comparer l’impact de la statue et de ses représentations sur scène sur deux publics de la première modernité, l’un élisabéthain, l’autre jacobéen, et de prouver la réelle importance de la statuaire au sein même de l’univers théâtral de Shakespeare et de ses contemporains.

Mots-clés : Théâtre, 16e siècle, Angleterre, Shakespeare, Sculpture, Art

Thèse disponible en ligne