Passions, discours et institutions au XVIIe siècle. Lectures croisées de l’âge classique aux sciences humaines et sociales


2022-2024
Porteuses du projet :
Cécile HELLIAN
Léa BURGAT-CHARVILLON (jusqu’en janvier 2024)

Contacts : Cécile HELLIAN et Léa BURGAT-CHARVILLON

Organisée par le laboratoire junior « Institution et passions dans la modernité »

Au XVIIe siècle les discours prenant pour objet les passions se multiplient. On les retrouve dans des ouvrages de médecine, des traités qui leur sont explicitement consacrés, mais également au cœur de textes portant sur la politique, la peinture, le théâtre, l’éloquence, le roman, l’éducation, ou encore la civilité́ et la vie de cour. Elles sont aussi l’un des objets privilégiés de la littérature galante. Elles apparaissent ainsi à la croisée de plusieurs formes de discours, et intéressent des institutions et des acteurs divers qui se penchent sur leurs manifestations, leurs causes, leur régulation, et leurs usages dans la vie sociale. Cette journée d’études a pour vocation d’interroger les liens entre passions et institutions, en croisant deux approches. Il s’agira d’abord de présenter des discours sur les passions émanant d’institutions littéraires, sociales, scientifiques et/ ou politiques, afin de mieux cerner les diverses institutions qui se saisissent de cet objet. D’autres interventions proposeront de relire des discours problématisant les liens entre des institutions et des passions à l’âge classiques, qu’ils aient été écrits à cette période ou s’en saisissent de manière rétrospective. En raison de la pluralité des usages et conceptions des passions à l’âge classique, elles se situent à la croisée de champs disciplinaires qui sont aujourd’hui distincts. Cette journée d’étude aura donc pour but de créer un dialogue entre différentes approches disciplinaires et méthodologiques. Elle regroupera des chercheurs et chercheuses en lettres, philosophie, et sciences sociales.


Sujet du laboratoire

Si les sciences sociales permettent de rejeter l’utilisation politique d’arguments biologiques pour justifier les inégalités produites par les institutions, l’opposition entre les sciences de la nature et les sciences humaines et sociales qui en résulte permet-elle de penser entièrement les objets que se proposent d’étudier chacune des disciplines en question ? À quelles conditions les disciplines scientifiques peuvent-elles confronter leurs perspectives, en vue de penser le rapport entre les passions et les institutions sans que les rapports de force politiques qui les traversent ne perpétuent la domination d’une science sur une autre et, au-delà, la domination dans le monde social ? [1]

Autres porteuses du projet
Laure AUSSEDAT
Donna Grace AVOME NDOUTOUME

Notes

[1Dominique Memmi, Dominique Guillo et Olivier Martin (dir.), La tentation du corps. Corporéité et sciences sociales, Paris, édition de l’EHESS, 2009.