Pierre STEINER « Éléments de conduite en milieu pragmatiste : contributions à une philosophie de l’esprit, des sciences cognitives et des techniques » (HDR)
Dossier d’habilitation :
1. Mémoire de synthèse, « Éléments de conduite en milieu pragmatiste : Contributions à une philosophie de l’esprit, des sciences cognitives et des techniques », 198 pages.
2. Manuscrit inédit, « Décliner l’intentionnalité. Pragmatisme, phénoménologie, philosophie analytique et sciences cognitives », 688 pages.
3. Publications :
. Recueil d’articles et chapitres d’ouvrage : 2 volumes, 534 pages
. « Désaturer l’esprit. Usages du pragmatisme » (Paris, Questions théoriques, 2019, 335 p.)
. « Qu’est-ce que la pensée ? » (Paris, Vrin, 2017, 128 p.)
. « Le dopage sans duperie » (Paris, Encre Marine/Les Belles Lettres, 2016, 207 p.)
Le jury est composé de :
Jocelyn BENOIST, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (rapporteur)
Vincent DESCOMBES, EHESS
Roberta DREON, Université Ca’Foscari, Venise
Charles LENAY, Université de Technologie de Compiègne
Erik MYIN, Université d’Anvers (rapporteur)
Denis PERRIN, Université de Grenoble Alpes (rapporteur)
Jean-Michel ROY, ENS de Lyon (garant)
Résumé :
" Le mémoire de synthèse présente mon parcours de recherche à partir de trois axes : (1) les formes et les enjeux du déploiement du pragmatisme, de Wittgenstein et de Ryle que j’ai pu proposer en philosophie de l’esprit, en philosophie de la psychologie, et en philosophie des sciences cognitives, en particulier dans le contexte des transformations théoriques des sciences cognitives contemporaines (cognition « incarnée », « étendue », « énactive ») ; (2) le positionnement évolutif que j’ai pu adopter dans les débats portant sur l’acceptabilité ontologique et épistémologique de la notion de « représentation mentale » en sciences cognitives ; (3) mes travaux en philosophie de la technique, à la croisée des sciences cognitives, de l’épistémologie de la recherche SHS en univers technologique, et de la philosophie du sport (question du dopage).
Le manuscrit inédit propose une problématisation nouvelle et pragmatiste de l’intentionnalisme, thèse qui constitue un fondement des deux principales traditions philosophiques du XXe siècle, la philosophie analytique et la phénoménologie. Dans la première partie, au moyen d’une lecture épistémologique nouvelle des transformations théoriques récentes des sciences cognitives, je mets en avant le maintien d’une forme élémentaire d’intentionnalisme au sein des approches anti-représentationnalistes de la cognition les plus affirmées. Il s’agit alors, dans la deuxième partie, de décliner les multiples manières dont l’intentionnalité, en tant que visée ou directionnalité cognitive, a pu se dire depuis sa naissance médiévale et sa reprise brentanienne jusqu’à la phénoménologie (husserlienne et post-husserlienne) et à la philosophie analytique contemporaines. *Décliner* l’intentionnalité, c’est ensuite *faire sans* cette intentionnalité, avec les pragmatismes de Dewey, James et Wittgenstein, et à partir d’une description nouvelle de la constitutivité technique de la pensée. Au moyen de l’adverbialisme (partie 3) et d’un inférentialisme sur les concepts en tant que techniques d’usage de signes (partie 4), il s’agit en effet de rendre compte de la capacité de nos pensées à *faire* référence sans recourir au philosophème de l’intentionnalité."