Repenser la relation asiatique avec l’Europe et les Amériques


Ce colloque envisage d’aborder par le biais d’une large transdisciplinarité (études historiques, littéraires et religieuses, philosophie, géocritique, anthropologie) l’origine, le présent et l’avenir de ces conceptions la modernité et de ces relations à l’échelle-monde culturelle de trois continents.
C’est pourquoi les communications couvriront une période très large – du XVIe siècle à aujourd’hui. Il ne s’agira pas dans ce colloque de se substituer aux nombreuses études consacrées à l’histoire souvent largement oubliée et toujours déformée par un regard unilatéral occidental, mais de proposer des pistes pour de nouvelles approches à partir de recherches sur l’invention cartographique de l’Asie, à savoir : l’orientalisme portugais, l’impact de la collecte d’informations des Jésuites sur la connaissance de la Chine en France au XVIIIe siècle, la dimension historique oubliée de la relation asiatique entre l’Amérique hispanique et les Philippines, la relation aux cultures asiatiques comme mise en scène d’altérités elles-mêmes appréhendées par leur expression scénique, le chassé-croisé des liens orientalo-orientaux (Inde, Égypte, Japon) chez Tagore et Amitav Gosh, les représentations de la relation entre l’Inde et l’Amérique latine, le rapport entre zen et stoïcisme, la traduction des catégories aristotéliciennes en chinois, l’approche anthropologique du multiculturalisme et du cosmopolitisme aujourd’hui en Malaisie, etc.
Par le biais de ces éclairages à la fois divers et convergents, un faisceau de questions fédère l’ensemble de ces communications : comment repenser l’oublié et l’impensé de la relation asiatique recouvert par la perspective euro-centrée ; comment repenser « à parts égales » l’emmêlement réciproque des cultures engagé par le mouvement de conquête occidental depuis le XVIe siècle ; comment observer les écarts historiques dans le chemin vers la modernité dans une relation Asie-Amériques-Europe fondé sur des expériences inégales et (souvent) sur des rapports de domination ; comment appréhender la complexité d’emmêlements et de relations transculturelles complexes qui rendent définitivement caduque toute approche binaire ou essentialisante essentialiste de ces questions et justifient pleinement la formule de Didier Coste selon laquelle « L’Asie est un mythe plus malfaisant que l’Orient ».

Responsables scientifiques : Jean-Pierre DUBOST & Axel GASQUET

Contact : Axel GASQUET

Co-organisé par l’IHRIM et le PHIER