Revue de métaphysique et de morale 2025. « Notions communes : usages anciens et modernes », dossier coordonné par Mogens LÆRKE et Louis ROUQUAYROL
Directeur de la publication : Denis KAMBOUCHNER
Directeur éditorial : Laurent JAFFRO
Rédactrice et rédacteur en chef : Raphaële ANDRAULT, Jean-Pascal ANFRAY
Éditeur : Puf
Périodicité : trimestrielle
Année de création : 1893
Fondateurs : Xavier Léon et Élie Halévy
Version numérique sur Cairn et Jstor
ISSN 0035-1571
e-ISSN 2102-5177
Suivi Mir@bel
Site de l’éditeur
Appel à contribution : Notions communes : usages anciens et modernes
Responsables : Mogens LÆRKE (CNRS, IHRIM/MFO) ; Louis ROUQUAYROL (CNRS, IHRIM/MFO)
Les débuts de la philosophie moderne sont fréquemment présentés comme le moment où l’esprit individuel prendrait enfin possession de ses propres pouvoirs en se libérant des idoles et des préjugés de la scolastique, en adoptant des critères nouveaux pour la connaissance, fondés ou bien sur la nature de l’esprit lui-même, ou bien sur l’expérience et l’observation directe. Le consentement universel et la connaissance commune perdraient leur pertinence en tant que critères de vérité. Cependant, si on regarde au-delà de la classification historiographique empirisme-rationalisme à laquelle contribue ce récit commun, les références à la collectivité des savoirs resurgissent partout par le biais d’un recours très courant aux « notions communes » parmi les philosophes tant canoniques que mineurs, que ce soit dans le contexte de leur rénovation de la philosophie naturelle, dans le contexte théologique du discours sur la conscience morale, ou dans le contexte éthique et politique du discours sur les fondements de la loi naturelle. Le présent appel invite à soumettre des propositions, au croisement de l’épistémologie sociale et de l’histoire de la philosophie, autour des axes suivants :
1. De l’Antiquité à la première modernité, quelles sont les relations entre l’usage des notions communes et l’ambition de bâtir un consensus autour de certaines conceptions naturelles, éthiques ou théologiques ? Comment les notions communes participent-elles à l’élaboration d’une épistémologie générale du consentement universel et, surtout, comment et dans quels contextes sont-elles mobilisées ? Si la tentation est grande de tenir l’usage des « notions communes » pour simplement rhétorique, polémique ou stratégique, il s’agira au contraire de prendre au sérieux cet usage en étudiant des cas où le concept de « notion commune » est solidaire non seulement d’épistémologies sophistiquées, mais encore de pratiques philosophiques déterminées.
2. À l’âge classique, l’appel aux notions communes articule des théories de la connaissance raffinées et un appareillage conceptuel provenant de la philosophie antique plus ou moins assumé. En quel sens les « notions communes » sont-elles des avatars des « prolepses », « anticipations » ou « présomptions » des traditions stoïcienne et épicurienne, notions que nous retrouvons dans le néo-stoïcisme d’un Juste Lipse ou dans le néo-épicurisme d’un Gassendi ? Quel rapport entre les « notions communes » et les « axiomes » de la tradition euclidienne et aristotélicienne, de Proclus à Pierre de la Ramée ?
Les coordinateurs de ce dossier invitent toute personne intéressée à adresser un résumé de deux pages, rédigé en anglais ou en français, exclusivement à l’adresse : rmm sofrphilo.fr avant le 1er novembre 2024. Les auteurs seront ensuite invités à soumettre, au plus tard le 15 avril 2025, à la même adresse une première version de leur manuscrit (environ 7.000 mots) pour évaluation par les coordinateurs du dossier et un expert externe (en double aveugle).
La Revue de métaphysique et de morale publie des dossiers thématiques et des contributions individuelles, ainsi que des recensions, des discussions critiques et des bulletins consacrés aux parutions récentes, françaises ou étrangères, les plus notables dans un domaine donné.
Les dossiers thématiques sont consacrés à de grandes questions aujourd’hui débattues dans la communauté philosophique internationale, ou bien à de nouvelles recherches en histoire de la philosophie.
Ni les contributions publiées ni les dossiers constitués n’ont vocation à être l’expression d’une école de pensée. Conformément à sa tradition, la Revue entend contribuer au renouvellement de la réflexion dans les divers champs de la philosophie, au développement de la critique rationnelle, et à la plus large ouverture de la discussion philosophique sur la base d’une information scientifique de premier ordre.