Sarah BERNARD-GRANGER « Constructions et usages de la figure de Schelling dans la philosophie française du XIXe siècle (1801-1901). »

Jury :

BUCHENAU, Stefanie, Professeure des universités, Université Paris 8, Rapporteure
FEUERHAHN, Wolf, Directeur de recherche, CNRS, Rapporteur
KÖNIG-PRALONG, Catherine, Directrice d’études, EHESS, Examinatrice
WHISTLER, Daniel, Professeur, Université de Londres Royal Holloway, Examinateur
ANTOINE-MAHUT, Delphine, Professeure des universités, ENS de Lyon, Directrice de thèse
GOUBET, Jean-François, Professeur des universités, Université de Lille, Co-directeur de thèse

Résumé

Cette thèse propose de présenter les réceptions de F.W.J. Schelling en France au XIXe siècle en interrogeant comment cette réception a contribué à l’élaboration d’une philosophie nationale. Il s’agit de lier l’approche consistant à étudier la réception philosophique de Schelling et celle consistant à interroger la constitution de la philosophie française. Ce travail présente ainsi une histoire schellingienne de la philosophie française, qui correspond à l’histoire des constructions et des usages de la figure de Schelling. Il débute en 1801 avec la parution de l’ouvrage de Charles de Villers, La Philosophie de Kant qui constitue le point de départ de l’introduction de la philosophie schellingienne en France en même temps que celui de l’apparition de la problématique consistant à chercher à (re)élaborer une philosophie nationale. Il s’achève en 1901, avec la parution du dernier texte de Félix Ravaisson, le Testament Philosophique, qui constitue le dernier témoignage de l’usage de Schelling dans la philosophie française du XIXe siècle.

Cette thèse comporte deux parties qui se chevauchent chronologiquement. La première se concentre sur la diffusion de la philosophie de Schelling, c’est-à-dire sur les différentes modalités de construction de sa figure au sein du paysage philosophique français. La seconde partie s’intéresse à la naturalisation de Schelling, c’est-à-dire aux usages de sa figure dans le cadre précis de l’élaboration et de la revendication d’une philosophie française, principalement par Cousin, Lamennais, Leroux et Ravaisson.

De cette étude, ressortent trois résultats principaux : premièrement, elle permet d’envisager des devenirs possibles de la philosophie de Schelling. Deuxièmement, elle propose des histoires alternatives de la philosophie française du XIXe siècle, qui ne se résume ni au positivisme comtien ni au spiritualisme cousinien issu de Biran. Troisièmement, elle permet, plus largement, d’interroger les sens, la pertinence et les enjeux de la notion de « nationalité » en philosophie.

Mots-clés : nationalité, études de réception, philosophie française du XIXe siècle, représentations et transferts culturels franco-allemands, Schelling.