Vêtir l’homme à la Renaissance : imaginaires, histoires, usages

Notre imaginaire du vêtement à la Renaissance est alimenté par des représentations vivaces, produites au XVI^e siècle ou largement postérieures : des tableaux (fêtes paysannes de Breughel, fêtes à la cour, portraits d’apparats, portraits de mendiants), des fictions (romans de Rabelais, romans de Madame de Lafayette, romans de Dumas, films de Chéreau ou de Tavernier, séries sur les Borgia, Assassin’s Creed Renaissance), des satires (Les Tragiques d’Aubigné) orientent et façonnent notre regard. Ce sont ces préjugés que nous voudrions mettre à l’épreuve de la culture matérielle et à l’épreuve d’une interrogation genrée en analysant le costume masculin dans les normes de masculinité qu’il induit et la réalité des corps qu’il révèle ou dissimule.
À partir d’une histoire de la réception des imaginaires renaissants (l’austérité des réformateurs suisses, la magnificence des costumes à la cour des derniers Valois, …), l’enjeu est double : confronter les représentations dont nous héritons aux usages et aux histoires qui se nouent autour de la garde-robe masculine, mais aussi percevoir ce qui fait la singularité d’un moment de mode à une période où la garde-robe masculine connaît de nombreux changements : matériaux, techniques nouvelles, formes nouvelles (braguette, fraise, etc.).