Vincent BERNHARDT « Le concept de liberté de l’interprète dans le corpus orchestral d’Antonio Vivaldi : entre rigueur et caprice. Une étude des cadences vivaldiennes au regard des pratiques d’époques. »

Le jury est composé de :
M. SABY Pierre, professeur des universités, Université Lumière Lyon 2, directeur
M. FERTONANI Cesare, professeur d’université, Universita Degli Studi Di Milano
Mme GENENWEIN Claire, maîtresse de conférences HDR, Anton Bruckner PrivatUniversität
M. MARCON Andrea, professeur, Schola Cantorum Basiliensis
M. RECHSTEINER Yves, professeur, Conservatoire National de Musique et de Danse de Paris
Mme LEGRAND Raphaëlle, professeure des universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Dans le cadre du parcours doctoral "Recherche et pratique" (Musicologie), la soutenance de thèse est complétée par un récital (obligatoire) qui sera donné à l’orgue et au clavecin par le candidat.
Récital : Lundi 20 juin 2022 à 19 h, salle Darasse, CNSMD Lyon, 3 Quai Chauveau, 69009 Lyon.
Soutenance : Mardi 21 juin 2022 à 9 h 30, salle d’ensemble, CNSMD Lyon.

RÉSUMÉ :
Aujourd’hui, les musiciens disposent de nombreuses informations concernant l’interprétation « historiquement informée » de la musique baroque. Un compositeur demeure néanmoins un peu en marge de ces recherches : il s’agit d’Antonio Vivaldi. La rareté des sources directement liées à ce musicien, violoniste virtuose et auteur d’une œuvre destinée à mettre en valeur ses propres talents, ainsi que certains mystères qui transparaissent dans la notation de sa musique posent une question : celle de la liberté que l’interprète peut – et doit parfois – prendre avec un répertoire pensé avant tout pour sa mise en œuvre sonore.

Cette problématique est posée dans cette thèse sous l’angle de l’insertion de cadences pour soliste dans les concertos, principalement pour violon, de Vivaldi. Plusieurs hypothèses sont envisagées pour expliquer l’origine d’un phénomène qui connaîtra une certaine standardisation au milieu du xviiie siècle, et le rôle de Vivaldi dans l’essor de l’écriture cadentielle est étudié au sein de son contexte artistique et placé dans la perspective des pratiques de son époque. Cette étude recourt donc à l’analyse de partitions de nombreux autres musiciens, notamment afin de préciser le concept de perfidia, hérité de Torelli. Les notions de terminologie et de classification sont abordées en détail et donnent lieu à l’établissement et l’analyse d’un corpus de plusieurs dizaines de cadences tirées des concertos de Vivaldi.

English :

Musicians have nowadays plenty of information about the ’historically informed’ performance of Baroque music. However, one composer remains somewhat on the fringe of this research : Antonio Vivaldi. The scarcity of sources directly related to this musician (a virtuoso violinist and author of a work intended to showcase his own talents) as well as some mysteries that shine through in the notation of his music, raise a question : that of the freedom that the performer can – and sometimes must – take with a repertoire conceived above all for its sound implementation.

This problem is posed in this thesis from the point of view of the insertion of cadenzas for soloist in Vivaldi’s (mainly violin) concertos. Several hypotheses are envisaged to explain the origin of a phenomenon that would become standardised in the mid-eighteenth century, and Vivaldi’s role in the development of cadential writing is studied within its artistic context and placed in the perspective of the practices of his time. This study therefore makes use of the analysis of scores by many other musicians, particularly in order to clarify the concept of perfidia, inherited from Torelli. The notions of terminology and classification are addressed in detail and lead to the establishment and analysis of a corpus of several dozen cadenzas taken from Vivaldi’s concertos.