Vincent Débat (CNRS-Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité) « Gènes, développement et environnement : ce que l’asymétrie peut nous dire de l’évolution »
Responsables :
Sara Franceschelli, MCF à l’ENS Lyon (IHRIM)
Maurizio Gribaudi, directeur d’études de l’EHESS (LaDéHiS )
Hervé Le Bras, directeur d’études de l’EHESS (LaDéHiS )
Alessandro Sarti, directeur de recherche au CNRS (CAMS EHESS)
2e lundi du mois de 17 h à 19 h (salle BS1_051, 54 1 bd Raspail 75006 Paris), le 10 décembre 2018 ;
puis (salle 1, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 14 janvier 2019 au 13 mai 2019
Résumé :
Les asymétries morphologiques sont des caractères fascinants. Mais au delà de simples curiosités d’histoire naturelle, elles offrent un point d’entrée à l’étude de questions évolutives fondamentales, comme le rôle des gènes dans l’évolution – meneurs ou suiveurs ? – ou le contrôle de la variation aléatoire du développement. Après avoir brièvement présenté les origines développementales de l’asymétrie, je présenterai deux études qui illustrent ces points : la première concernera l’évolution de l’asymétrie à large échelle, et les rôles respectifs des gènes et de l’environnement ; l a deuxième portera sur le rôle spécifique d’une protéine, la cycline G, dans le contrôle de l’asymétrie fluctuante. Je discuterai notamment un point souvent débattu, en particulier chez l’homme : la symétrie et la beauté sont-elles vraiment liées ?
Deuxième phase de la réflexion collective menée au sein du séminaire sur les relations entre morphodynamique et plasticité. Dans une perspective qui s’intéresse à l’évolution des formes au sein d’espaces mobiles et variables, nous nous sommes interrogés sur le rôle de la plasticité dans la morphogenèse de systèmes physiques, biologiques, cognitif, et sociaux. Comment se met en place la plasticité des systèmes, leur capacité à prendre des formes différentes selon des sollicitations internes ou externes ? Comment ces formes se maintiennent ou se renouvellent dans le temps et dans l’espace ? Si on définit la robustesse d’un système comme sa capacité de résister aux perturbations extérieures, comment les tensions entre robustesse et plasticité interviennent sur son fonctionnement et sur ses variations morphologiques ? Quelles sont les relations entre la plasticité d’un système et sa temporalité, son historicité, sa capacité d’accéder à une mémoire distribuée le long de son parcours ?
Dans le cadre de ce questionnement, nous avons pu montrer l’importance des concepts d’hétérogénèse pour la compréhension des mécanismes internes qui pèsent sur les dynamiques d’un système. Au cours de cette année nous ouvriront donc un dialogue avec plusieurs chercheurs qui travaillent sur l’analyse des formes en s’inscrivant dans cette optique. Nous nous interrogerons sur l’impact que peuvent avoir de concepts comme queer, flous, poreux dans la perception des formes et dans l’analyse de leurs dynamiques.