Yang HU « The Manifestation of Context = La manifestation du contexte »

Sous la direction de Jean-Michel ROY, de Mian FENG (East China normal university (Shanghai)) et de Anne REBOUL (Université Claude Bernard Lyon1)

Le jury était composé de Jean-Michel ROY (directeur de thèse), Mian FENG, Anne REBOUL, François RÉCANATI (président), Denis PERRIN (rapporteur), Jacques MOESCHLER (rapporteur).

Résumé

Le but de cette dissertation est de développer une théorie manifestationaliste du contexte. Cet objectif sera atteint en deux étapes. Premièrement, nous essaierons de spécifier le rôle explicatif du contexte dans l’interprétation de l’énoncé en développant une notion de « force du contexte » et un modèle de « contribution contextuelle ». Deuxièmement, nous allons essayer de montrer comment la force du contexte peut être rendue manifeste par les connecteurs du discours. La thèse comprend deux parties. La première partie est composée de trois chapitres. Le premier chapitre établit principalement un cadre conceptuel dérivé d’une analyse des entrées de dictionnaire pour le contexte afin de capturer notre notion intuitive de contexte. Il y a quatre composantes conceptuelles, « situation », « texte (quelque chose de parlé ou d’écrit) », « connexion », « signification », qui sont indispensables à la compréhension de la notion. La connectivité du contexte, enracinée dans la notion de « connexion », est la base conceptuelle de la notion de « force contextuelle ». Le deuxième chapitre est consacré aux spécifications de certaines conceptions et distinctions fondamentales : la définition du « discours », la distinction entre « phrase » et « énoncé », et la notion de « signification du locuteur » de Paul Grice. Le troisième chapitre est une critique détaillée de deux grandes théories du contexte. La première théorie, adaptée aux indexicaux, commence avec le travail pionnier d’Arthur W. Burks et de Yehoshua Bar-Hillel sur la signification indexicale et aboutit à l’approche bien développée du contexte dans la théorie des indexicaux de Kaplan. La seconde, grâce à Robert Stalnaker, prend le contexte comme le savoir couramment présupposé entre interlocuteurs dans une conversation, ou selon les propres termes de Stalnaker, « terrain d’entente ». La deuxième partie comprend deux chapitres. Dans le premier chapitre, nous clarifions d’abord la différence entre les approches de Kaplanian et de Stalnakerian et les nôtres : les premiers fondent leurs théories sur le concept intuitif de « contexte-comme-situation », à savoir que le contexte est une situation où un explanandum a lieu ; les nôtres ont l’intention de fonder une théorie du contexte sur le concept intuitif de « contexte-en-utilisation ». Grâce au concept de « contexte-en-utilisation », nous sommes donc intéressés par : ∂. La force (pas le contenu) du contexte. ß. La manifestation (pas la représentation) du contexte.

Mots clés : Contexte ; Formation contextuelle ; Tâche explicative ; Force de liaison ; Manifesteur ; Philosophie du langage