

Zeina TMART « La coordination binominale non déterminée en français. Essai de typologie sémantico-référentielle en diachronie (12e-20e siècles) »
Thèse de doctorat en sciences du langage, réalisée sous la direction de Céline GUILLOT-BARBANCE.
Le jury sera composé de Anne CARLIER, Sophie PRÉVOST, Walter DE MULDER et Richard HUYGHE.
Résumé
Cette thèse a pour objectif de résoudre le mode de fonctionnement sémantico-référentiel de la structure binominale nue en français et, plus spécifiquement, de la coordination par et de deux noms communs employés sans déterminant, en position d’argument syntaxique direct (e.g. Elle a abandonné père et mère pour monter à la capitale).
Sur le fondement de la formalisation de la théorie des « Semantic frames » (Fillmore 1976, 1985 ; Barsalou 1992) que propose Löbner à partir de sa « Concept Types and Determination Theory » (1985, 2011, 2014), nous analysons les mécanismes qui permettent à cette structure d’accéder aux différentes lectures sémantico-référentielles, et notamment à la lecture spécifique définie.
Nous synthétisons, sous la forme d’un continuum de formularité/relationalité sémantico-pragmatique inspiré de Lambrecht (1984), les apports contradictoires des approches lexicales (Malkiel 1959) et syntaxiques (Heycock & Zamparelli 2003 ; Roodenburg 2004, 2005) en identifiant les raisons qui sous-tendent la « saveur » formulaire que l’on reconnaît à l’ensemble de ses instanciations.
Cette formularité relative relève d’un effet de sens « totalisant » qui repose sur une (double) implicature conversationnelle généralisée dont on s’emploie à circonscrire les motivations et les effets rhétoriques et stylistiques au sein du corpus diachronique de la Grande Grammaire Historique du Français (10e – 20e siècles), annoté et exploité au moyen du logiciel TXM.