Séminaire « Morphodynamiques : esthétique, sciences de la nature et sciences sociales » 2017-2018
Sara Franceschelli, MCF à l’ENS Lyon ( IHRIM)
Maurizio Gribaudi, directeur d’études de l’EHESS (LaDéHiS )
Hervé Le Bras, directeur d’études de l’EHESS (LaDéHiS )
Julien Perret, chargé de recherche (COGIT-IGN)
Alessandro Sarti, directeur de recherche au CNRS ( CAMS EHESS)
Les responsables du séminaire animeront la séance à partir de leurs objets d’étude.
Le séminaire poursuivra cette année notre enquête sur les relations entre morphodynamique et plasticité. Dans une perspective qui s’intéresse à l’évolution des formes au sein d’espaces mobiles et variables, nous allons nous interroger sur le rôle de la plasticité dans la morphogenèse de systèmes physiques, biologiques, cognitif, sociaux. Comment se met en place la plasticité des systèmes, leur capacité à prendre des formes différentes selon des sollicitations internes ou externes ? Comment ces formes se maintiennent ou se renouvellent dans le temps et dans l’espace ? Si on définit la robustesse d’un système comme sa capacité de résister aux perturbations extérieures, comment les tensions entre robustesse et plasticité interviennent sur son fonctionnement et sur ses variations morphologiques&nb sp ; ? Que lles sont les relations entre la plasticité d’un système et sa temporalité, son historicité, sa capacité d’accéder à une mémoire distribuée le long de son parcours ?
Adoptant une approche comparative, comment décliner ces questions selon les échelles spatio-temporelles et la nature des systèmes étudiés ?
Dans l’étude du cerveau la plasticité se présente comme une re-modélisation continuelle des espaces de connectivité cérébrale, environnements toujours mobiles et variables formant à la fois le contexte de perception sensorielle et de l’expression signifiante. Si, dans le contexte des neurosciences, la plasticité cérébrale ainsi définie nous paraît comme le présupposé matériel d’une herméneutique des formes, nous nous demanderons quel rôle joue la plasticité phénotypique dans le développement embryonnaire, et comment serait-il possible de transposer ces questionnements dans l’analyse des systèmes sociaux.