Publications


    L’autorité d’un canon philosophique. Le cas Descartes

    Delphine ANTOINE-MAHUT

    coll. « Bibliothèque d’Histoire de la Philosophie »
    Paris, Vrin
    28 août 2021, 356 p.
    ISBN 978-2-7116-3020-2

    Les Humanités sont entrées dans une période critique contestant l’autorité du petit nombre de modèles du passé ayant leur place dans un canon. Au nom de quoi ? De la reconnaissance de la diversité des expériences et de son rôle fondamental dans la formation des citoyens.
    Mais ce faisant, on oublie parfois que le canon est, aussi, le produit épuré et pacifié de différentes autres interprétations possibles d’une doctrine philosophique. Pour le montrer, Descartes est un cas paradigmatique. En déplaçant la question du droit d’entrée dans le canon, vers celle de la généalogie d’une carte d’identité, cet ouvrage explique le lien entre les premiers autoportraits polémiques de Descartes et sa postérité qui en fait un label : le « dualisme de Descartes ».

    Interview de l’autrice à retrouver sur le site de la librairie Vrin.


    L’écocritique
    Repenser l’environnement au prisme de la littérature

    Sophie CHIARI

    coll. « L’opportune »
    Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal
    11 avril 2024, 64 p.
    ISBN 9782383772514

    Apparue dans les années 1990, l’écocritique a radicalement changé notre façon d’appréhender la littérature. Elle a en effet décentré notre regard, jusque-là capté par les actions et les sentiments des personnages, pour l’orienter vers une nature longtemps considérée comme un arrière-plan, voire un simple décor. Cet ouvrage expose en les illustrant les grandes caractéristiques de cette nouvelle approche critique, plurielle par essence, qui analyse non seulement ce qu’on a nommé tour à tour la nature, l’environnement ou le non-humain dans les textes littéraires, mais qui appelle aussi, à l’heure de l’Anthropocène, une lecture plus engagée des œuvres de fiction.


    L’édition critique à l’ère numérique

    Daniel APOLLON, Philippe RÉGNIER et Claire BÉLISLE (dir.)

    coll. « Socio-économie de la chaîne du livre »
    Éditions L’HARMATTAN
    septembre 2017, 410 p.
    ISBN 978-2-343-12967-9

    À l’ère du numérique, l’avenir des formes traditionnelles de la culture, de la connaissance et de l’érudition se trouve mis en question. Le statut de l’écriture et de l’édition critique, héritées d’une longue tradition, évolue : l’autorité des objets culturels séculaires est remplacée par la création de nouveaux espaces et médias pour la connaissance. Voici une exploration de la manière dont la transition du manuscrit et de l’imprimé vers les diverses formes de remédiations, numériques et de présentations change les procédés utilisés par les éditeurs, chercheurs, pour gérer les problèmes pratiques de l’édition critique tout en générant diverses conceptions de la nature des textes et de leur transmission.


    L’Éducation sentimentale (1869 - 1879)

    Gustave FLAUBERT

    Édition et genèse éditoriale par Stéphanie DORD-CROUSLÉ
    avec la collaboration, pour l’établissement des textes, de Lena MÖSCHLER
    Lausanne, Variance
    10 décembre 2018, édition numérique

    Il s’agit d’une édition numérique réunissant et comparant les deux versions du roman (Lévy, 1869 et Charpentier, 1879), accompagnée d’une notice.
    À sa publication en 1869, L’Éducation sentimentale présente déjà les marques structurelles et esthétiques de la modernité qui sera célébrée par la suite. Néanmoins, elles ont été notablement accentuées dans la « nouvelle édition », parue en 1879 – au terme d’une relecture par l’auteur aussi indéniable que contrariée par l’incurie des typographes. C’est cette édition qui a donné au roman sa physionomie définitive – postérieure à Trois contes et concomitante à la rédaction de Bouvard et Pécuchet.


    L’Espagne de Charles II, une modernité paradoxale.
    (1665-1700)

    Marina MESTRE ZARAGOZÁ (dir.)

    coll. « Constitution de la modernité », n° 18
    Paris, Classiques Garnier
    25 septembre 2019, 293 p.
    ISBN 978-2-406-09373-2

    Ce volume participe au renouveau historiographique d’une période où l’Espagne, loin d’être paralysée par la décadence et par sa prétendue incapacité à s’adapter aux nouveaux temps, affronte avec détermination, audace et pragmatisme un tournant dynastique décisif pour son histoire.


    L’Espèce humaine et autres écrits des camps

    Collectif

    Édition de Dominique MONCOND’HUY avec la collaboration de Michèle ROSELLINI et Henri SCEPI
    coll. « Bibliothèque de la Pléiade »
    Paris, Gallimard
    7 octobre 2021, 1696 p.
    ISBN 9782072729645

    Ce volume contient :
    David ROUSSET : L’Univers concentrationnaire. François LE LIONNAIS : La Peinture à Dora. Robert ANTELME : L’Espèce humaine. Jean CAYROL : De la mort à la vie - Nuit et brouillard. Elie WIESEL : La Nuit. Piotr RAWICZ : Le Sang du ciel. Charlotte DELBO : Auschwitz et après : Aucun de nous ne reviendra - Une connaissance inutile - Mesure de nos jours. Jorge SEMPRUN : L’Écriture ou la Vie.


    L’Homme
    Édition Delphine ANTOINE-MAHUT

    René DESCARTES

    coll. « GF-Philosophie »
    Paris, Flammarion
    29 août 2018, 544 p.
    ISBN 9782081206434

    Ce traité philosophique est une fiction : Descartes nous raconte l’histoire d’une « statue ou machine de terre » créée par Dieu, qui en apparence et dans sa structure est semblable à un être humain. Défenseur d’une science nouvelle, il conçoit le fonctionnement de cette machine qu’il appelle « homme » en se fondant uniquement sur les lois de la mécanique, sans faire intervenir des principes métaphysiques qui ne pourraient être vérifiés par l’expérience. Si cette approche marque son originalité absolue par rapport aux traités d’anatomie antérieurs, elle conforte les accusations de matérialisme qui appuient la mise à l’index de son œuvre par les autorités religieuses.
    Près de quatre siècles plus tard, à l’heure du transhumanisme, L’Homme suscite un regain d’intérêt dans le domaine des neurosciences et des sciences cognitives. Car l’enjeu reste le même : la recherche du « vrai » homme, ou de l’homme complet, vers lequel s’efforce toujours la raison humaine.

    Cette édition reproduit les figures de l’édition originale, les préfaces et remarques des trois premiers éditeurs du texte – Clerselier, Schuyl et La Forge –, ainsi que le Traité de la formation du fœtus, où Descartes aborde ce qu’il laisse de côté dans L’Homme : la genèse du corps humain.

    Présentation, notes, chronologie et bibliographie par Delphine ANTOINE-MAHUT


    L’homme et la brute au XVIIe siècle
    Une éthique animale à l’âge classique ?

    Marine BEDON, Jacques-Louis LANTOINE (dir.)

    coll. « La croisée des chemins »
    Lyon, Éditions ENS
    10 février 2022, 308 p.
    ISBN 979-10-362-0492-0

    On sera sans doute déçu si l’on cherche au XVIIe siècle les prémisses d’une éthique animale. Les « bêtes brutes », comme on les appelle alors, sont exclues de la sphère des obligations, et pas seulement par quelques cartésiens mécanistes. De nombreux auteurs soutiennent que les bêtes sentent, ou qu’elles ont une âme qui n’est pas trop différente de la nôtre, ou encore qu’elles sont dotées de raison, les prenant parfois même comme point de comparaison afin de rabaisser l’orgueil humain. Nombreux sont ceux qui s’indignent de la cruauté à leur égard, et d’autres vont jusqu’à leur reconnaître des droits. La diversité des positions, des représentations et des arguments coïncide donc assez rarement avec les accusations adressées de nos jours à l’âge classique. Tous ne sont pas cartésiens, et la « théorie » de l’animal-machine est peut-être un petit peu plus que l’effet d’un préjugé. Aucun pourtant n’envisage de lien éthique, moral ou juridique avec les bêtes. Paradoxalement, les plus affranchis de tout anthropocentrisme leur accordent des droits, mais affirment le plus radicalement l’absence de lien éthique avec les bêtes. Lire ces œuvres d’un autre âge à l’aune d’une question qu’elles ne pouvaient pas formuler permet d’inquiéter les évidences qui sont les nôtres, et d’y trouver des ressources pour poser et résoudre des problèmes qui n’étaient pas les leurs.

    Cet ouvrage est issu du colloque Une éthique animale à l’âge classique du 18 et 19 avril 2019.

    Marine BEDON, Jacques-Louis LANTOINE


    L’intelligence de la pratique.
    Le concept de disposition chez Spinoza

    Jacques-Louis LANTOINE

    Préface de Pierre-François MOREAU
    coll. « La croisée des chemins »
    Lyon, ENS éditions
    29 août 2019, 420 p.
    ISBN 979-10-362-0158-5

    Si chacun a le pouvoir de vivre selon la raison, comment se fait-il que si peu la suivent, alors même qu’un grand nombre s’en réclament ? Certains voient le meilleur, mais font le pire. D’autres font le pire en croyant qu’il est le meilleur. Tous font tout ce qu’ils peuvent, et se réjouissent finalement de ce qu’ils sont. La philosophie de Spinoza rend compte de ces paradoxes : toute puissance est en acte. Qui peut le plus s’efforce nécessairement de faire le plus et ne peut faire moins. Qui peut le moins fait le moins volontiers, sans pouvoir faire plus. Chacun est aussi parfait qu’il peut l’être, et agit de la façon dont il y est disposé, malgré lui mais de gré, si ce n’est de bon gré. Le concept de disposition tel qu’il s’élabore dans l’Éthique, permet de saisir la pratique commune des hommes dans un cadre nécessitariste et actualiste, de l’inconstance affective à la régularité des coutumes, des obsessions passionnelles à l’éducation et à l’affranchissement de la servitude. L’existence humaine n’est pas une comédie, encore moins une tragédie. Avec Spinoza, il s’agit d’en produire l’intelligence.

    Jacques-Louis ANTOINE est professeur agrégé au rectorat de Lyon et membre associé de l’IHRIM.


    L’Islam e(s)t ma culture
    Leçons d’histoire littéraire pour les jours de tourmente

    Tristan VIGLIANO

    coll. « Faits de religion »
    Lyon, PUL
    30 juin 2017, 164 p.
    ISBN 978-2-7297-0922-8

    Dans la sidération provoquée par les attentats de novembre 2015, Tristan Vigliano a voulu proposer à ses étudiants quelques leçons d’histoire littéraire, pour évoquer la place de la religion musulmane tant dans les textes du patrimoine que dans l’enseignement contemporain.
    Il nous livre ici les cours qu’il a alors improvisés, dans la tourmente et dans l’urgence. On y apprendra comment, à travers les siècles, a été nommé et représenté le prophète de l’islam ; comment les craintes inspirées par cette religion ont évolué, des débats théologiques médiévaux aux polémiques d’aujourd’hui ; comment, enfin, trouver dans l’histoire des outils et des méthodes pour affronter les peurs et les divisions de notre temps.


    L’union à l’épreuve du formulaire
    Professions de foi entre Églises d’Orient et d’Occident (XIIIe-XVIIIe siècle)

    Marie-Hélène BLANCHET et Frédéric GABRIEL (dir.)

    Série « Monographies du Centre de recherche d’histoire et civilisation de Byzance » - Collège de France, 51
    Leuven – Paris – Bristol, Peeters
    19 novembre 2016, VIII-422 p. + dépliant
    ISBN 978-90-429-3399-6

    Les conciles œcuméniques de Nicée, Constantinople et Chalcédoine ont fixé et promulgué des professions de foi chrétiennes valables universellement. Pourtant, l’évolution de l’Église latine a conduit à modifier, avec le Filioque, un Symbole qui était tenu pour sacré et invariable par les Églises orientales. Dès lors, l’instrument même de la communion devient objet de discorde et de polémique, surtout quand il s’agit de formaliser l’Union des Églises. De la fin de la période byzantine jusqu’au XVIIIe siècle, les controverses qui en découlent donnent lieu à diverses professions de foi qui sont ici analysées. Certains chapitres proposent une approche collective des implications de l’Union sur l’expression du Credo, tant à Byzance, Kiev, Rome ou Paris, que chez les chrétiens arabes. D’autre part, une attention particulière a été portée à des cas individuels, ceux d’empereurs ou d’impératrices comme Jean V Paléologue et Théodora Paléologina, ou de patriarches comme Jean Bekkos, Cyrille Loukaris et Dosithée de Jérusalem. De nouvelles éditions critiques de ces textes figurent en annexe de plusieurs chapitres.


    L’Œuvre
    Édition du 400e anniversaire

    Pascal

    Édition établie et annotée par Pierre LYRAUD et Laurence PLAZENET
    coll. « La Collection »
    Paris, Bouquins (groupe Éditis)
    1er juin 2023, 2048 pages
    ISBN 978-2-38292-183-8

    Pascal fut mathématicien, physicien, ingénieur, entrepreneur, polémiste, moraliste. À travers ses Pensées, inachevées et inclassables, il inventa une forme qui fait dialoguer science, observation de l’homme, théologie, démonstration de la vérité du christianisme et poésie.
    Héritier d’une vision de l’humanité forgée par saint Augustin, il ne cesse de mettre en regard grandeur et misère de la créature. Esprit entre tous rationnel, il connut une foi brûlante en Dieu et a exhorté sans répit à l’amour et à la joie. Il sut exprimer comme nul autre l’inquiétude de l’homme face au monde nouveau que dessine la science moderne. Maître d’un Verbe frémissant, Pascal est visionnaire, qu’il scrute les cœurs, les nombres ou l’espace.
    Depuis soixante ans, la recherche a renouvelé la connaissance de cette œuvre inclassable, à commencer par les Pensées, révélant en Pascal un penseur de la dualité, un défenseur résolu de la créature dans ses contradictions. L’édition de Pierre Lyraud et Laurence Plazenet est la première à proposer l’ensemble de cette œuvre-monde à la lueur de ces acquis.
    Entre grands textes devenus autant de monuments littéraires et écrits plus fragmentaires, ce volume substitue à la vision d’un Pascal magnifiquement triste celle d’un écrivain de la jubilation. Plus que jamais nécessaire dans son exigence de vérité et sa quête d’un savoir universel.


    La bibliothèque française (1667)
    Édition critique réalisée par Filippo D’ANGELO, Mathilde BOMBART, Laurence GIAVARINI, Claudine NÉDELEC, Dinah RIBARD, Michèle ROSELLINI, Alain VIALA

    Charles SOREL

    coll. « Sources classiques »
    Paris, Honoré Champion
    janvier 2015
    ISBN 9782745323910

    La Bibliothèque française de Charles Sorel n’est jamais tombée dans l’oubli, mais n’a jamais été vraiment lue. Cette œuvre se présentait comme un catalogue des livres français disponibles à la date de sa parution (1664-1667) : elle a été utilisée ainsi. Aujourd’hui chercheurs et étudiants y glanent des titres et des noms d’auteurs, en consultent les notices et les corpus spécifiques composés à l’usage d’un public que l’auteur espérait nombreux et varié. Mais ce « Livre qui parle des Livres » ouvre d’autres perspectives passionnantes. Archive pour l’histoire de l’édition, il présente un état des lieux de la librairie française au milieu du XVIIe siècle. Il marque l’histoire de la lecture d’une empreinte décisive par l’attention que porte son auteur à l’information et à la formation du lecteur. Il participe à l’effervescence critique du temps, et collabore activement à la construction d’une histoire littéraire de la France que poursuivront méthodiquement les XVIIIe et XIXe siècles. Il offre un aperçu important sur la manière dont Sorel a construit son parcours d’auteur de livre en livre. Il témoigne enfin, grâce à la curiosité inlassable de Sorel pour les faits littéraires, de la diversité des formes de savoir, des courants de pensée, et des « genres d’écrire » explorés en cette période féconde de l’histoire des « belles-lettres », que l’on aurait tort de réduire au classicisme. Cette édition critique est la première ; elle accompagne le texte d’une série de dossiers mettant en lumière et en perspective ses principaux enjeux afin de permettre de le lire enfin pour lui-même.


    La chanson de geste et le sacré

    Nathalie BRAGANTINI-MAILLARD, Émilie GOUDEAU, Françoise LAURENT, Claude ROUSSEL, Nora VIET (coord.)

    coll. « ERGA/Recherches sur l’Antiquité »
    Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal
    12 décembre 2019, 312 p.
    ISBN 9782845168862
    Autrice IHRIM : Nora VIET
    Diffusé par Le Comptoir des presses d’universités

    Actes du colloque international de la société Rencesvals (Clermont-Ferrand, 18-20 octobre 2017)

    Trois axes de réflexion guideront ainsi le lecteur dans cette approche du corps dans ses manifestations sociales et spirituelles : le thème de la nudité et du voile, l’existence de corps humains singuliers ou remarquables ; enfin, les corps particuliers des créatures intermédiaires dévoilant leur existence aux regards humains.


    La colonisation du savoir
    Une histoire des plantes médicinales du « Nouveau Monde » (1492-1750)

    Samir BOUMEDIENE

    Vaux-en-Velin, Les éditions des mondes à faire
    novembre 2016, 480 p. + 50 illustr.
    ISBN 978-2-9555738-1-5

    Tabac, coca, quinquina, cacao, gaïac, peyotl, poisons, abortifs... De 1492 au milieu du XVIIIe siècle, les Européens s’approprient en Amérique d’innombrables plantes médicinales. Au moyen d’expéditions scientifiques et d’interrogatoires, ils collectent le savoir des Indiens ou des esclaves pour marchander des drogues, et élaborent avec elles les premières politiques de santé. Dans le même temps, inquisiteurs et missionnaires interdisent l’usage rituel de certaines plantes et se confrontent aux résistances des guérisseurs. Botanique, fraudes et sorcellerie : entre les forêts américaines et les cours du Vieux Monde, ce livre raconte l’expansion européenne comme une colonisation du savoir.