

Publications

LEIBNIZ ET DIDEROT. Rencontres et transformations
Christian LEDUC, François PÉPIN, Anne-Lise REY et Mitia RIOUX-BEAULNE (dir.)Les Presses de l’Université de Montréal / Vrin
coll. « Analytiques »
novembre 2015, 340 p.
ISBN 9782760635449
4e de couverture
Ce livre s’intéresse à une rencontre : celle de deux philosophes, mais aussi celle de deux siècles et de deux régimes de pensée. Leibniz (1646-1716) et Diderot (1713-1784) appartiennent à deux traditions en apparence opposées : on associe généralement la pensée leibnizienne aux grands systèmes métaphysiques du XVIIe siècle, et celle de Diderot à la mise en pièces de ces édifices par la voie d’une philosophie expérimentale radicalement antisystématique. Pourtant, plusieurs liens entre les deux œuvres sont visibles, qu’il s’agisse d’emprunts conceptuels ou thématiques par Diderot ou de convergences plus difficiles à circonscrire. Le premier objet de ce livre est d’identifier ces liens et de faire le point sur cette sympathie entre les deux philosophies.
Mais ce livre s’intéresse aussi à cette rencontre pour ses effets transformateurs, tant sur le plan des concepts, des thèses et des arguments que sur celui des méthodes. Il s’agit alors de voir comment la rencontre avec le leibnizianisme a nourri la pensée diderotienne, comment la lecture du texte leibnizien par Diderot en modifie le sens, comment elle peut parfois en être une interprétation ou un devenir possible. Pour saisir ces transformations, les auteurs ont examiné divers contextes théoriques dans lesquels les pensées de Leibniz et Diderot dialoguent : métaphysique et philosophie de la nature, épistémologie et philosophie des sciences, théorie de la perception et esthétique.
À travers ce dialogue, l’ouvrage contribue à une réflexion générale sur les méthodes requises pour mettre en perspective les rapports entre des philosophies à la fois proches et éloignées.

Les Contes et nouvelles en vers de La Fontaine. Licence et mondanité
Mathieu BERMANNParis, Éditions Garnier
coll. « Lire le XVIIe siècle »
Série Voix poétiques
juin 2016, 498 p.
ISBN 978-2-8124-5134-8
Préfacier : Olivier LEPLATRE
Présentation
Dans les Contes et nouvelles en vers, La Fontaine ne cache pas qu’il s’accorde quelques licences par rapport aux normes morales ou esthétiques ; mais celles-ci relèvent moins d’une subversion que d’une dérogation consentie par les mondains à qui se destinent les Contes. Échafaudant sa légitimité en marge des règles, le texte ménage ainsi divers dispositifs pour convaincre le lecteur d’approuver les écarts commis, notamment en détournant des formes d’écriture ou de pensée habituelles dans le champ mondain. La poétique licencieuse du conteur se situe donc à la frontière du permis comme du défendu, reflet d’un classicisme ironique envers ses propres codes et reposant essentiellement sur la connivence avec le lecteur.

Les Sueños de Quevedo
Rafaèle AUDOUBERT, Marina MESTRE ZARAGOZÁ, Philippe MEUNIER (dir.)coll. « Constitution de la modernité »
Paris, Classiques Garnier
21 août 2024, 178 p.
DOI 10.48611/isbn.978-2-406-17170-6
Directrices et directeur scientifiques IHRIM :
Rafaèle AUDOUBERT MORENO, Marina MESTRE ZARAGOZÁ, Philippe MEUNIER
Les Songes de Quevedo est l’une des œuvres les plus corrosives et polémiques de l’enfant terrible du baroque espagnol. Ce volume recueille les travaux des meilleurs spécialistes de la satire quévédienne pour proposer de nouvelles perspectives sur cette œuvre paradigmatique de la prose de son auteur.
Cet ouvrage est issu de la journée d’études éponyme du 2 février 2023 organisée à l’ENS de Lyon.

Les Âges classiques du XIXe siècle
Delphine ANTOINE-MAHUT et Stéphane ZÉKIAN (dir.)coll. « Actualité des classiques »
Éd. des Archives contemporaines
février 2018, 337 p.
ISBN 9782813002174
DOI :10.17184/eac.9782813002174*
En ligne sur le site de l’éditeur
Volume collectif où 17 spécialistes de tous horizons (littéraires, philosophes, historiens, musicologues) analysent l’historiographie des XVIIe et XVIIIe siècles au lendemain de la Révolution française
Présentation
En matière d’histoire littéraire et philosophique, le XIXe siècle a tout d’une période matricielle, bien qu’il soit encore trop peu envisagé comme tel. S’interroger sur les mémoires du XIXe siècle, c’est d’abord tenter de discerner, de nommer ce qui, dans nos propres pratiques, date de cette époque ; c’est essayer d’objectiver ce qui nous a été transmis et que nous avons endossé, validé, reconduit, sans toujours l’avoir consciemment formulé. Les controverses qui agitent cette période ont en effet contribué à percer les boulevards mémoriels que nous arpentons encore aujourd’hui, et sans doute n’ont-elles pas joué un rôle moins structurant dans certains phénomènes d’amnésie dont nous ne sommes peut-être pas guéris.
De ce fait, les conflits mémoriels et historiographiques du XIXe siècle ne concernent pas les seuls spécialistes du XIXe siècle. Leur analyse constitue l’indispensable étape d’une généalogie critique de nos propres façons d’écrire l’histoire de la littérature et de la philosophie.

Les Amours
Christofle de BEAUJEUÉdition de Ugo PAÏS
coll. « Société des Textes Français Modernes »
Paris, Classiques Garnier
27 décembre 2023, 830 p.
ISBN 978-2-86503-366-9
DOI 10.48611/isbn.978-2-86503-367-6
Les Amours de Christofle de Beaujeu, œuvre parue en 1589, est un volumineux recueil de poésie amoureuse mêlant sonnets, élégies, odes et lettres. Riche de références gréco-romaines et de trouvailles poétiques fortes, cet ensemble de textes est à la fois la synthèse des talents poétiques d’un auteur singulier et de trente années d’imitations de Ronsard.
Cet ouvrage fait suite au travail de la thèse de Ugo PAÏS, soutenue le 11 septembre 2020 à l’IHRIM, sous la direction de Michèle CLÉMENT, intitulée « Recherches de Christofle de Beaujeu : la poésie dans l’histoire. Édition critique des Amours (1589) ».

Les Aventures de Monsieur Robert Chevalier, dit de Beauchêne
T7. Œuvres romanesques III
Alain-René LESAGE
Édition critique par Emmanuel BOUCHARD
coll. « Sources classiques »
Paris, Honoré Champion
22 juin 2018, 452 p.
ISBN 9782745347060
Septième tome des Œuvres complètes de A.-R. LESAGE paru chez l’éditeur Honoré Champion, sous la direction de Christelle BAHIER-PORTE (IHRIM, univ. Saint-Étienne) et Pierre BRUNEL (univ. Paris-Sorbonne).
Les Aventures de Monsieur Robert Chevalier, dit de Beauchêne demeurent un roman assez peu connu dans l’œuvre de Lesage, bien qu’il ait été réédité et traduit de nombreuses fois depuis sa parution en 1732. Puisant dans l’histoire de Nouvelle- France et de la flibuste de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe, tout autant que dans la tradition du roman de mœurs, ce récit d’aventures est porté par deux voix : celle d’un flibustier haut en couleur, Robert Chevalier, un personnage historique dont Lesage prétend n’être que l’interprète, et celle du comte de Monneville, que Chevalier rencontre sur un navire et qui partage avec lui son histoire.
Le remaniement et l’adaptation, que Lesage a pratiqués ailleurs, s’inscrivent ici dans un cadre nouveau, celui de la littérature de voyage. La diversité des sources et des influences qui ont présidé à l’écriture de cette oeuvre atypique nécessite des éclaircissements, des rapprochements, des comparaisons. C’est ce que cette édition propose aux lecteurs, en mettant en évidence les questions spécifiquement littéraires que suscite un roman dans lequel l’auteur de Gil Blas renouvelle sa capacité d’invention ironique.
Liste des 12 volumes parus et à paraître et des collaborateurs.

Les Beaux Messieurs de Bois-Doré
George SANDÉdition d’Olivier BARA
coll. « GF »
Paris, Flammarion
17 janvier 2024, 704 p.
ISBN 978-20802-6558-6
Années 1620, dans le Berry. Tandis que la province est traversée par les derniers soubresauts des guerres de Religion, le vieux marquis de Bois-Doré, ancien compagnon d’armes du « bon roi » Henri IV, tente de vivre comme dans un roman pastoral : il se rêve en nouveau héros de L’ Astrée. Mais la grande histoire s’insinue bientôt dans son monde enchanté, sous le visage d’un Espagnol fanatique, d’une Morisque convertie de force et fuyant son pays, d’un disciple de Giordano Bruno torturé et exilé, d’une petite bohémienne exhibée comme diseuse de bonne aventure et d’un orphelin à la recherche du meurtrier de son père…
Dans Les Beaux Messieurs de Bois-Doré (1857), la fiction historique, entre feuilleton mélodramatique, récit d’apprentissage et roman de cape et d’épée, se fait traité de tolérance.
Présentation, notes, chronologie et bibliographie d’Olivier BARA.

Les Classiques à l’épreuve
Actualité de l’histoire de la philosophie
Delphine ANTOINE-MAHUT et Samuel LÉZÉ (dir.)
coll. « L’actualité des classiques »
Paris, Éditions des archives comtemporaines
1er février 2018, 468 p.
ISBN 9782813002181
DOI : 10.17184/eac.9782813002181
Au cœur de la pensée philosophique, une tension essentielle : des textes écrits dans une conjoncture donnée et incarnés dans des hommes singuliers conquièrent progressivement une forme d’intemporalité. Ils deviennent « classiques ».
L’objectif de ce volume collectif, réunissant une vingtaine d’études de cas, est de soumettre ces classiques à une double épreuve. D’une part, l’étude des réceptions et médiations intellectuelles montre que le travail de l’historien de la philosophie ne se résume pas à celui d’un antiquaire. D’autre part, la mise au jour des mécanismes d’activations et d’actualisations intellectuelles des classiques atteste de ce que la pensée philosophique ne saurait se réduire à un inventaire d’arguments décontextualisés. Il s’agit, en somme, de proposer une approche anthropologique de la pensée philosophique.
En voici le Making-of (autour d’un master-class dans le Beaujolais) réalisé par le service Média de l’ENS de Lyon.

Les Comédies de Shakespeare à l’opéra (XIXe-XXIe siècles)
Gaëlle LOISEL et Alban RAMAUT (dir.)coll. « Musique et Musicologie »
Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne
3 janvier 2017, 360 p.
ISBN 978-2-86272-687-8
Résumé de l’ouvrage
La dimension fantaisiste et souvent transgressive de la comédie shakespearienne représente en soi un véritable défi pour les compositeurs. La vivacité du rythme dramatique, la versatilité et le foisonnement de l’action, la variété des tons s’accommodent en effet difficilement des contraintes génériques et matérielles de l’opéra. Mais c’est précisément le caractère protéiforme de la comédie shakespearienne qui fait d’elle un espace d’expérimentation privilégié pour le musicien.
Aussi l’ouvrage s’intéresse-t-il tant à la réception du théâtre de Shakespeare à partir du XIXe siècle qu’à la difficulté que représente son passage à la scène lyrique, voire même au genre du poème symphonique. Il observe au travers de deux comédies – Much Ado about Nothing et The Merchant of Venice – la variabilité des sensibilités des compositeurs face à l’étonnante richesse des modèles. La question du mélange des registres, très tôt dénoncée par la critique, fait enfin l’objet d’enquêtes conduites à partir de cas précis, sur la gravité du genre comique shakespearien.

Les Espagnols au Mexique
Domokos TELEKITexte traduit et présenté par Emese EGYED et Pascale PELLERIN
coll. « Dix-huitième siècle »
Paris, Société française d’étude du dix-huitième siècle (SFEDS)
31 janvier 2023, 196 p.
ISBN 979-10-92328-19-6
Ouvrage publié avec le soutien de l’IHRIM
Résumé
L ’œuvre de Domokos Teleki (1773-1798), intellectuel et aristocrate hongrois, juriste, membre de sociétés scientifiques, décédé à l ’âge de vingt-cinq ans, est peu connue en dehors de la Hongrie. Son principal manuscrit, Les Espagnols au Mexique, est paru la première fois en hongrois en 2019. L ’ouvrage, écrit vers la fin du 18e siècle, pose des questions relatives à la tolérance religieuse et aux questions nationales. L ’auteur de la pièce, protestant, était hongrois mais vivait à l ’intérieur de l ’Empire austro-hongrois, territoire pluriethnique. Le texte de la tragédie écrite par Domokos Teleki sur la confrontation historique des habitants indigènes de l ’Amérique Centrale et des conquérants chrétiens du 16e siècle pose donc des questions qui ne sont pas étrangères à son statut. Il rédige sa pièce en 1791, au moment où les débats sur l ’esclavage agitent fortement le paysage intellectuel français.
L ’écrivain connaissait un grand nombre de textes des auteurs des Lumières, entre autres l ’Histoire philosophique de Raynal. La Révolution française joue un rôle non négligeable dans le développement du mouvement indépendantiste hongrois de l ’époque mené par ceux que l ’on a désignés sous le terme de jacobins hongrois. Sans doute peut-on établir un lien entre la création de pièces antiesclavagistes en Hongrie et le sentiment nationaliste hongrois en lutte contre l ’Empire autrichien. Les Autrichiens seraient en quelque sorte des colons prenant possession de terres qui ne leur appartiennent pas. Teleki appartient à une famille qui a soutenu la cause des protestants dans l ’Empire des Habsbourg de culture catholique. Le procès établi contre la cruauté des catholiques dans la pièce reflète la culture protestante de son auteur. La pièce se termine par la condamnation à mort des chefs indiens. Elle illustre ainsi la violence et la cruauté des conquérants mais aussi, par le biais de l ’Espagnol Diego de Thoro, la possibilité d’un dialogue entre les civilisations.
Les autrices
Emese EGYED, enseignante à l ’université Babes-Bolyai, mène des recherches sur la littérature et le théâtre des 18e et 19e siècles, notamment sur les réseaux culturels européens, correspondances, traductions, vie théâtrale, récits de voyages et a publié plusieurs études ainsi que la pièce de Teleki en hongrois.
Chercheuse au CNRS, au sein de l ’UMR IHRIM 5317, Pascale PELLERIN, spécialiste de Diderot et de la construction des Lumières, a dirigé deux volumes collectifs, Rousseau, les Lumières et le monde arabo-musulman paru en 2017 et Les Lumières, l ’esclavage et l ’idéologie coloniale paru en 2020.

Les Études philosophiques n°148, 2024/1
« La sympathie avant la sympathie »
Jacques-Louis LANTOINE et Francesco TOTO (dir.)
Revue trimestrielle soutenue par l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS et avec l’aide du CNL
Revue éditée par les Presses universitaires de France
janvier 2024/1 (n°148), 160 p.
[Parution 21 février 2024]
ISBN 9782130861065
ISSN 0014-2166
Revue diffusée en ligne sur CAIRN
e-ISSN 2101-0056
Cet ouvrage est issu de la journée d’études éponyme du 9 juin 2023.
La « sympathie » est aujourd’hui une notion évidente et galvaudée ; si l’on met de côté son usage dans l’Antiquité, elle a cependant une date et un lieu de naissance bien connus chez le philosophe anglais Hume, au XVIIIe siècle. Les six articles présentés dans ce dossier, dirigé par deux spécialistes du sujet, Jacques-Louis LANTOINE et Francesco TOTO, montrent de quelle façon cette origine humienne doit être réévaluée ; ils proposent donc de faire une histoire de « la sympathie avant la sympathie », autrement dit avant son apparition officielle chez Hume, en détaillant l’archéologie de la notion de Montaigne à Mandeville, en passant notamment par Descartes, Spinoza et Leibniz.
Un article est publié en Varia ; il est consacré à un nouvel examen, établi à la lumière de la traduction chinoise des Catégories d’Aristote par les Jésuites, de la fameuse thèse de Benveniste sur la dépendance de l’ontologie aristotélicienne de l’ousia à la langue grecque. L’auteur conclut à ce sujet : « L’intraductibilité du mot “substance” consiste, d’une part, dans la non-superposabilité des connotations philosophiques entre le terme gréco-latin et son “équivalent” chinois ; d’autre part, dans l’incompatibilité grammaticale (la structure de prédication en grec et son absence en chinois) ».

Les fables du pouvoir
L’utopie poétique de La Fontaine
Olivier LEPLATRE
coll. « Les collections de la République des Lettres »
Paris, Hermann
15 décembre 2021, 486 p.
ISBN 9791037008343
Que « tout parle » en l’ouvrage de La Fontaine ne doit pas tromper sur ses intentions élégamment tournées en vers joueurs. Les fables (« choses de paroles », selon leur étymologie) sont des histoires de gueules ouvertes et de dents acérées, l’animal fût-il doté du propre de l’homme : le langage. Car la faculté de parler y rencontre le plaisir de manger, dont elle est le prolongement au bout de la langue. La raison du plus fort se donne les raisons de souiller l’innocence pure ; la parole arme la violence et la méchanceté qui séparent des autres. Langage et pouvoir font cause commune dans ces contes âpres, criblés de loups cruels, de seigneurs voraces ou de moucherons vengeurs qui ruinent tout espoir dans l’élan civilisateur du discours et dans le profit pacificateur de la rhétorique. Par l’articulation du pouvoir et de la parole, La Fontaine fouille l’étendue de nos désirs, parcourt par maintes voies éperdues le passage de la nature à la culture, l’État, le droit, marqués par l’exercice des forces. Il passe au tamis de son anthropologie négative l’homme dans son rapport hostile au monde qu’il parasite des bruits du conflit ; et il conclut à l’hypocrisie, au leurre des solutions politiques.
Ce faisant, le fabuliste se demande pourquoi parler aux hommes qui n’entendent que leurs passions, et si même la fable ne serait pas, elle aussi, compromise avec le pouvoir. À quoi sert d’écrire ? À rien peut-être sinon à l’essentiel : se laisser prendre, sans abandonner la lucidité, au charme des fictions, à s’engager dans l’alternative de l’imagination.
L’auteur
Olivier LEPLATRE est professeur de littérature française à l’université Jean-Moulin-Lyon 3 où il enseigne la littérature du XVIIe siècle. Il a publié plusieurs travaux sur cette période, notamment concernant La Fontaine et Fénelon (Fénelon ou l’inquiétude du politique, Hermann, 2015). Il s’intéresse également aux questions esthétiques (Un goût à la voir nonpareil. Manger les images, essai d’iconophagie, Paris, Kimé, 2018) et, en particulier au dialogue entre les textes et les images. Il est cofondateur de la revue en ligne Textimage.

Les Héroïsmes de l’acteur au XIXe siècle
Olivier BARA, Mireille LOSCO-LENA et Anne PELLOIS (dir.)Préface de Jean-Claude YON
coll. « Théâtre et société »
Lyon, Presses universitaires de Lyon
janvier 2015, 356 p.
ISBN 978-2-7297-0884-9
Auteur/trice IHRIM : Olivier BARA et Anne PELLOIS
De Talma aux premiers acteurs du cinéma, les mutations du jeu héroïque comme les phénomènes d’héroïsation de la figure de l’acteur soulèvent des questions esthétiques, culturelles et politiques. Alors que le jeu héroïque hésite entre le code tragique et le génie naturel, on observe dans les années 1830 la naissance de « héros populaires », identifiés aux personnages ou aux acteurs romantiques. Au fil du siècle, les « héros consensuels » laissent place aux « héros impersonnels », manifestations d’une crise des valeurs comme d’un renouveau dramaturgique.
Centré sur le paysage théâtral français, l’ouvrage ouvre des perspectives du côté de l’Allemagne, de l’Espagne, de la Russie et de l’Italie. Il explore le caractère mouvant, dynamique, souvent paradoxal ou contradictoire, de l’alliance du héros et de l’acteur au XIXe siècle.

Les insulés
Exilés politiques en Corse
Antoine HATZENBERGER
Paris, Éditions Riveneuve
4 juin 2020, 160 p.
ISBN 978-2-36013-590-5
En 1953, Maroc et Tunisie sont sous protectorat français. Il est alors question d’exiler Habib Bourguiba, le turbulent président du parti tunisien de la Nouvelle Constitution, sur l’île de Corse. Mais Sidi Mohammed Ben Youssef, futur roi du Maroc, y est déjà ! Comment le sultan alaouite s’est-il retrouvé, pendant quelques mois, sur la côte septentrionale de l’Île de Beauté avant d’être assigné à résidence, de l’autre côté du globe, sur la Grande Île ? Dans quelles conditions vit-il cet exil ? Quelles traces en reste-t-il ?
Entre souvenirs de souvenirs et documents d’archives, cette enquête personnelle en Méditerranée sur l’exil politique dans les îles et sur les vies parallèles d’hommes illustres explore les histoires insulaires à partir de clichés inédits de la famille royale marocaine en Corse. Chemin faisant, de Rabat à l’Île-Rousse, et jusqu’à Antsirabé en passant par les îlots déserts de la Tunisie, c’est toute une cartographie de la relegatio in insulam qui se dessine : le récit post-colonial de l’exil dans les îles. L’histoire des Insulés.
Antoine HATZENBERGER est ancien élève de l’ENS de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé et docteur en philosophie et chercheur associé à l’IHRIM. Il a publié notamment Rousseau et l’utopie (Honoré Champion, 2012) et Passion, nature, politique (Academia, 2017).
Ce travail a été réalisé grâce au soutien du LabEx COMOD (ANR-11-LABX-0041) de l’Université de Lyon, dans le cadre du programme « Investissements d’Avenir » (ANR-11-IDEX-0007) géré par l’Agence nationale de la Recherche.

Les Introductions linguistiques aux éditions de textes
Frédéric DUVAL, Céline GUILLOT-BARBANCE, Fabio ZINELLI (dir.)coll. « Histoire et évolution du français » n° 5
Paris, Classiques Garnier
24 juillet 2019, 377 p.
ISBN 978-2-406-08578-2
ISSN 2257-4700
Autrice IHRIM : Céline GUILLOT-BARBANCE
Confectionnées à partir de modèles quasiment séculaires, les remarques linguistiques qui précèdent les éditions de textes ont de nos jours un rôle et un statut mal définis. Ce volume, en s’interrogeant sur leur rôle, leur contenu et leur forme matérielle, entend contribuer à une inflexion des pratiques des éditeurs de textes et des linguistes, mieux sensibilisés au fait qu’un texte critique n’est pas une « donnée », mais le fruit d’une opération interprétative. Les contributions ici réunies pourront servir de guide aux auteurs et utilisateurs d’introductions linguistiques. Grâce à l’approche pluridisciplinaire choisie, ce recueil développe une réflexion critique sur les pratiques actuelles et propose des pistes d’évolution possibles et des solutions concrètes.